Pourquoi les femmes ont-elles besoin d’une tribu ?

 

Est ce que la solidarité féminine est la force la plus puissante de la santé féminine ?

By Tanja Taljaard on Wednesday March 23rd, 2016 sur Uplift « we are one »

 

women tribe1

 

« Les amitiés féminines ne sont qu’une étape vers notre solidarité féminine, et la solidarité féminine peut être une force très puissante ». Jane Fonda

 

Dans les temps anciens, les femmes partageaient bien plus qu’elles ne le font aujourd’hui. Elles partageaient les soins apportés aux enfants, récoltaient de la nourriture et cuisinaient ensemble. Les femmes et les enfants partageaient leurs vies intimement et étaient, au quotidien, une source de force et de réconfort les uns pour les autres. Des traditions telles que celle de la « Tente Rouge », où les femmes se réunissaient pendant leurs menstruations pour être ensemble, souvent avec leurs cycles synchronisés, étaient des temps précieux pour se faire du bien, partager ses histoires de femmes et se garder chacune résiliente et heureuse.

woment tribe2

(Ndlt : La résilience serait le résultat de multiples processus qui viennent interrompre des trajectoires négatives et contrer la vulnérabilité psychologique liée à l’histoire traumatique de l’individu, Wikipedia)

Aujourd’hui les femmes sont bien plus isolées dans leurs maisons et dans leurs vies individuelles et bien plus séparées les unes des autres. Les opportunités d’être ensemble sont plus limitées et le temps passé dans cet état d’esprit est grandement réduit. Ainsi les femmes manquent une belle opportunité de guérison et de soutien qui vient simplement du fait d’être ensemble.

 

Créer une dynamique de soutien

Les femmes sont au centre de la vie de famille, en sont les piliers, apportant le soin aux enfants et souvent à une communauté plus large. Les femmes remplissent des vides émotionnels dans les relations de solidarité qu’elles entretiennent ensemble. Elles renforcent ces relations, les utilisent comme support car savent qu’une seule personne ne peut être « tout » pour une autre. Être avec d’autres femmes vous aide à être une meilleure mère, et le support moral, physique, émotionnel et mental ainsi que la stimulation, créent un bel et harmonieux environnement pour l’épanouissement des enfants.

Les femmes font du bien aux autres naturellement et sont des donneuses empathiques. Il est vital pour elles de recevoir et d’être nourries en permanence puisque trop donner conduit à la dépression, une maladie très commune. Les femmes savent instinctivement comment se soutenir les unes les autres, et savent que seulement être ensemble est ressourçant.

women tribe3

 

Le pouvoir de l’amitié féminine

 

Les véritables bénéfices de l’amitié sont incommensurables. Les amis rendent nos vies meilleures et les études montrent que l’amitié a un plus gros impact sur notre bien-être physique et psychologique que les relations familiales.

Les femmes partagent un lien spécial ; elles ajustent leurs âmes l’une à l’autre, se supportent et s’encouragent l’une l’autre. L’auteure Louise Bernikow dit : « les amitiés qui fonctionnent entre des femmes, sont des relations dans lesquelles elles s’aident à s’appartenir à elles-mêmes »

 

Le pouvoir de l’amitié féminine a aussi révélé certains de ses secrets à la science. Les chercheurs ont trouvé que l’hormone d’ocytocine est, en particulier pour les femmes, la panacée de l’amitié, et par extension, de la santé.

 

Comment l’amitié réduit-elle le stress ?

Une étude de référence a découvert que la réponse au stress pour les femmes est différente de celle des hommes. Ce fait a d’importantes conséquences sanitaires. Quand les gens vivent du stress, la réponse « fuir ou combattre » est déclenchée et des hormones sont émises, comme la cortisol. L’ocytocine – une hormone étudiée principalement pour son rôle lors de l’accouchement – est une autre hormone qui est sécrétée à la fois par les hommes et les femmes en réponse au stress. Chez les femmes, elle tempère la réponse « fuir ou combattre » et les encourage à protéger et à nourrir leurs enfants et à se réunir avec d’autres femmes.

 

women tribe4

Les doctoresses Laura Klein et Sheylley Taylor y font référence comme le modèle « nourrir et se lier d’amitié » qui se produit non seulement chez les humaines mais aussi chez les femelles de nombreuses espèces. Quand nous nous engageons finalement dans « nourrir et se lier d’amitié », il y a même encore plus d’ocytocine qui est produite, allant toujours d’avantage à l’encontre du stress et nous calmant.

Jusqu’il n’y a que peu de temps, de nombreuses études sur le stress se concentraient sur les hommes dit Taylor. « Les femmes étaient largement exclues de ces études parce que beaucoup de chercheurs considèrent que les fluctuations mensuelles de leurs hormones créaient des réponses au stress qui changeaient trop pour être considérées comme statistiquement valides ».

 

Les hommes produisent de hauts taux de testostérone quand ils sont stressés, et selon la Dr Klein, cela réduit les effets calmants de l’ocytocine. Ils sont donc plus souvent soumis au stress avec agression (combattre) ou avec fuite. D’un autre côté, une femme émet des œstrogènes qui améliorent les effets de l’ocytocine et les contraignent pour obtenir une solidarité sociale.

 

L’agression et la fuite entrainent un tôlé physiologique alors que l’amitié apporte du réconfort ce qui réduit les effets du stress. « Cette différence dans la recherche d’un support social pendant les périodes de stress est la principale différence entre les hommes et les femmes et une des différences les plus fondamentale », dit la Dr Taylor. Cette seule différence entraine l’écart de longévité entre les genres.

 

En 2006, une étude sur le cancer du sein a découvert que les femmes sans de proches amis avaient 4 fois plus de chance de mourir d’une maladie que les femmes avec 10 amis et plus. Et notamment, la proximité et le nombre des contacts avec un ami qui n’étaient pas associés à la survie (combattre ou fuir). Seulement, avoir des amis, ça protège.

 

Solidarité féminine.

Jane Fonda, activiste et actrice nous dit : « l’amitié entre les femmes est différente de l’amitié entre les hommes. Nous parlons de choses différentes. Nous sommes plus profondes. Nous allons voir « en dessous », même si nous ne nous sommes pas vues depuis des années. Il y a des hormones qui sont diffusées d’une femme à l’autre qui sont très saines et qui éloignent les hormones du stress. C’est mon amitié avec une femme qui me remonte et sans elle, je ne sais pas où j’en serais. Nous devons simplement passer du temps ensemble et s’entre aider.

 

Fonda et sa proche amie Lily Tomlin ont fait un TED talk sur l’importance d’avoir des amitiés féminines, et de les apprécier comme une source d’énergie renouvelable.

 

 

 

A la rencontre du loup ?! méthode de discernement

extrait de l’excellent livre « Femmes qui courent avec les loups » de Clarissa Pinkola Estes

Si tu ne vas pas dans les bois, jamais rien n’arrivera, jamais ta vie ne commencera. 

– Ne va pas dans les bois, disaient-ils, n’y vas pas.

– Et pourquoi donc ? Pourquoi n’irais-je pas ce soir dans les bois ? demanda-t-elle.

– Dans les bois vit un grand loup, qui mange les humains comme toi. Ne va pas dans les bois, n’y va pas.

– Bien-sûr, elle y alla. Elle alla malgré tout dans les bois et bien sûr, comme ils avaient dit, elle rencontra le loup.

– On t’avait prévenue fit le choeur.

– C’est ma vie, pauvres noix, rétorqua-t-elle. On n’est pas dans un conte de fées. Il FAUT que j’aille dans les bois. Il faut que je RENCONTRE le loup, sinon ma vie ne commencera jamais.

Mais le loup qu’elle rencontra était pris dans un piège. Dans un piège était prise la patte du loup.

– Viens à mon aide, viens à mon secours ! Aïe Aïe Aïe ! s’écria le loup. Viens à mon aide, viens à mon secour et je te récompenserai comme il se doit. Car ainsi font les loups dans ce type de contes.

– Et comment serais-je sûre que tu ne vas pas me faire mal ? interrogea -t- elle : c’était son rôle de poser des questions. Comment serais je sûre que tu ne vas pas me tuer et me réduire à un tas d’os ?

– La question n’est pas la bonne, dit ce loup-ci. Tu dois me croire sur parole. Et il se remit à gémir et à crier :

« Oh, la, la ! Aïe, aïe, aïe ! Belle dame, il n’y a qu’une question qui vaille : Ouououououou ehehehhehehe laaaaaaammmmmm ? ».