La neuroscience du chant

chanter-en-groupePar Cassandra Sheppard, samedi 14 janvier 2017
  •  Chanter en groupe harmonise nos rythmes cardiaques

La neuroscience du chant montre que quand nous chantons, nos neurotransmetteurs se connectent différemment et d’une manière nouvelle. Cela active le lobe droit de notre cerveau, émettant des endorphines qui nous rendent plus intelligents, en meilleur santé, plus heureux et plus créatif. Quand nous chantons en compagnie d’autres personnes, cet effet est même amplifié.

Il y a de la science derrière tout ça. Chanter est vraiment vraiment bon pour vous et les recherches les plus récentes suggèrent que le chant en groupe est la plus exaltante et la plus transformante des expériences.

Les bons sentiments que nous avons à chanter en groupe sont la récompense de long terme, à se réunir ensemble et à collaborer.

La recherche suggère que, créer de la musique ensemble, devient un outil pour la vie en collectivité. Les groupes, les tribus chantent et dansent ensemble pour construire leur loyauté, transmettre les informations vitales, et pour parer aux ennemis.

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Chanter en groupe fait partie des traditions tribales depuis des milliers d’années.

  • La science apporte son soutien au chant

Ce qui n’avait pas été compris avant récemment, c’est que chanter en groupe déclenche l’émission conjointe d’ocytocine et de sérotonine, les hormones de l’attachement, et même, synchronise les battements de notre cœur.

La chorale incite littéralement les gens à davantage sortir de leur caverne. Ceux qui chantaient ensemble étaient très liés et solidaires.

Dans son livre « L’imparfaite harmonie : Trouver le bonheur en chantant avec les autres », Stacey Horn appelle le chant : une infusion du plus parfait des tranquillisants – celui qui à la fois apaise vos nerfs et élève votre esprit.

La chorale n’apporte pas seulement le bonheur mais connecte les participants entre eux et en eux, en profondeur.

  • Le chant vous rend heureux

Pendant une décennie, la science a travaillé dur pour essayer d’expliquer pourquoi chanter a un tel effet calmant et énergisant sur les gens. De nombreuses études ont démontré que chanter relâche des endorphines et des ocytocines – ce qui au passage, réduit l’anxiété et le stress – et qui sont liées aux sentiments de confiance et d’attachement.

Chanter aide les gens atteints de dépression et réduit le sentiment de solitude, rendant les gens détendus, heureux et connectés. Quoi d’autres ? Les bénéfices du chant s’accumulent. Les gens qui chantent ont des taux réduits de cortisol, ce qui indique un plus faible niveau de stress.

La chanteuse britannique, professeure de chant et directrice de chorale, Sophia Efthimiou décrit le chant comme un processus de contrôle conscient du souffle et du larynx pour créer et contenir certains tons et nous mixons cela avec du rythme et de la poésie pour créer des chansons.

Dans un groupe, chaque membre ressent les vibrations musicales bougeant à travers le corps simultanément. Nos cœurs se synchronisent. Sophia explique : nous formons littéralement un battement de cœur unifié.

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Chanter ensemble synchronise nos battements de cœurs de manière à ce qu’ils battent comme un seul.

  • Tout le monde peut chanter.

Une des choses géniale à propos du chant, c’est que vous pouvez améliorer votre bien-être même si vous n’êtes pas si bon. Une étude a montré que :

Le chant en groupe peut provoquer des sensations de satisfaction thérapeutiques même quand le son produit par l’instrument vocal est de médiocre qualité.

Tania de Jong, chanteuse et fondatrice de « Creativity Australia », a effectivement exploité cette capacité d’un groupe à emporter chacun de ses membres, quelle que soit sa capacité à chanter.

Le projet de l’organisation « With one voice » a réuni des personnes différentes pour chanter ensemble régulièrement. L’euphorie du groupe est utilisée pour permettre aux gens d’exprimer leur propre créativité, déclenchée par les sessions de chant, pour générer de nouveaux liens de solidarité dans la communauté, des connexions et des opportunités.

Tania dit : « Une des choses géniales avec le chant c’est que ça vous connecte avec le cerveau droit. Ce côté est responsable de l’intuition, l’imagination et toutes nos fonctions créatives. Cela nous connecte à un monde de possibilités. Dans la vie moderne nous sommes constamment bombardés de tant d’informations que nous digérons et analysons. Nous avons tendance à rester bloqué dans la partie gauche, le côté conceptuel de notre cerveau. Et alors, il devient fondamentalement important de nourrir les attributs humains qui nous différencient des machines. Le meilleur moyen de le faire est par le chant.

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Si vous avez une voix alors personne ne peut vous empêcher de chanter à pleins poumons.

  • Chantez partout, tout le temps

Ces bénéfices sont gratuits et accessibles à tous. Nous avons tous une voix. Nous pouvons tous chanter, même si nous croyons que nous ne pouvons pas.

Il fut un temps où nous chantions tous. Nous chantions à l’église, autour du feu de camp, à l’école. Alors que le groupe de chant est vu aujourd’hui comme une résurgence, peu d’entre nous chantent encore. A un moment, quelqu’un nous a dit de nous taire ou a jugé notre voix fausse. Sophia Efthimiou suggère que le chant est très personnel, une expression de sons qui sortent de notre intérieur, et donc nous ne pouvons pas nous empêcher de prendre la critique personnellement, et ça reste.

Déjà, les gens qui proclament qu’ils ne peuvent pas chanter parce qu’ils sont à moitié sourds ont tendance à rencontrer plus de difficultés pour trouver leur voix et chanter.

La surdité est comparativement rare et signifie que vous seriez incapable de reconnaître une chanson. Si vous êtes capable de reconnaître une chanson alors vous n’est pas sourd, vous n’êtes seulement pas entrainé. Sophia clarifie : «  Quand votre voix produit une note fausse, nous pouvons nous sentir terriblement mal comme si c’était un reflet de notre propre valeur. Mais – si vous pouvez parler, vous pouvez chanter ».

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Tout le monde peut chanter alors laissez sortir les chansons où que vous soyez.

  • Élever votre voix

La chanteuse d’opéra américaine Katie Kat souhaite nous encourager tous à chanter bien plus souvent, quelle que soit notre perception de nos compétences.

Chanter augmente notre conscience de nous-mêmes, notre confiance en nous et notre capacité à communiquer avec les autres. Il réduit le stress, nous réconforte et nous aide à forger notre identité et notre influence sur le monde.

Quand vous chantez, la vibration musicale bouge à travers vous, altérant votre état physique et émotionnel. Chanter est aussi vieux que les montagnes. C’est inné, ancien, et à l’intérieur de nous tous. C’est vraiment un des actes thérapeutiques qui améliore le plus votre état. Katie continue : « Cependant la société a des idées biaisées sur la valeur du chant. Chanter est devenu quelque chose de réservé à une élite de talent ou de stars super produites, avec des agents, des manageurs, des dates de concerts – laissant le reste d’entre nous avec des critiques destructrices sur nos propres voix.

Elle proclame que le chant est instinctuel et nécessaire à l’existence. Vous n’avez pas à être un chanteur de talent pour bénéficier des effets biologiques basiques et avec la pratique ces bénéfices augmentent.

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Chanter en groupe apporte de la joie à des gens de tous les âges.

  • Chanter crée des connections

Je me souviens de ma grand-mère chantant toute la journée et à des grandes chorales avec ses amis.

Un de mes souvenirs préféré d’une chorale est dans la vieille tradition écossaise du nouvel an et chanter « Auld Lang Syne ». Ma grand-mère et tous ses amis se réunissant en un grand cercle autour de minuit.

Tout le monde se tenait les mains, et alors, au début du dernier couplet, nous croisions nos bras de manière à ce que notre main gauche tienne la main de l’autre personne sur notre droite, et la main droite tiennent celle de l’autre personne sur notre gauche. Quand la chanson se terminait tout le monde courrait vers le milieu, toujours en se tenant les mains. C’était un bel amusement et en tant que jeune fille, je me sentais tellement en sécurité, entourée et aimée dans ce cercle de chant.

L’expression « auld lang syne » est grossièrement traduite par « pour la bénédiction des vieux jours », et la chanson parle de préserver les vieilles amitiés et de regarder en arrière les évènements de l’année passée. Une tradition qui vaut la peine d’être ressuscitée, en considérant les bénéfices de chanter dans un groupe.

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Qu’est ce que cela signifie-t-il vraiment « être présent » pour quelqu’un ?

Par Heather Plett, Dimanche 8 Mai 2016

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Comment être là pour les personne qui ont le plus besoin de vous

Quand ma mère était en train de mourir, mes frères et sœurs et moi nous nous sommes réunis pour être auprès d’elle pendant ses derniers jours. Aucun d’entre nous ne savait ce que c’était de soutenir quelqu’un dans son passage vers l’au-delà, mais nous savions que nous voulions qu’elle reste à la maison, et c’est ce que nous avons fait.

Pendant que nous soutenions maman, nous étions, à notre tour, soutenus par Anne, une infirmière en soins palliatifs très douée, qui venait tous les jours prendre soin de maman et nous parler de ce à quoi nous devions nous attendre dans les prochains jours. Elle nous a appris à injecter de la morphine quand notre mère était épuisée par la souffrance ; elle nous proposa de s’occuper des tâches les plus difficiles (comme sa toilette), et elle nous donna autant d’informations qu’elle le pouvait à propos des funérailles, et quoi faire de son corps après son décès.

« Prenez votre temps » nous a-t-elle dit. « Vous n’avez pas besoin d’appeler les pompes funèbres avant d’être prêts. Réunissez les personnes qui souhaitent lui dire leurs derniers adieux. Asseyez-vous avec elle aussi longtemps que vous en avez besoin. Quand vous êtes prêts, appelez et ils viendront la chercher. »

Anne nous a fait un cadeau incroyable lors de ces derniers jours. Bien que ce fût une semaine atroce, nous savions que nous étions soutenu par une personne qui se trouvait à un coup de fils de distance.

Dans les deux années qui ont suivi, j’ai souvent repensé à Anne, et au rôle important qu’elle a joué dans nos vies. Elle était bien plus que ce que l’on peut attendre d’une infirmière en soin palliatifs. Elle était une conseillère, une coach, et une guide. En nous offrant un soutien et de doux conseils, sans nous juger, elle nous a aidé à traverser une des épreuves les plus difficiles de nos vies.

Le travail qu’Anne a effectué peut être défini par un mot qui commence à être courant dans certains des groupes dans lesquels je travaille : Elle « était présente » pour nous.

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((Ndlt : holding the space ou littéralement « tenir l’espace » voir plus loin pour plus de détails sur la difficulté de cette traduction))

Qu’est ce que cela signifie « être présent » pour quelqu’un ?

Cela signifie que nous souhaitons marcher aux côtés d’une autre personne qu’elle que soit la route sur laquelle elle se trouve sans la juger, sans lui faire sentir qu’elle est inappropriée, sans essayer de la changer, et sans vouloir influencer les résultats. Quand nous sommes présents pour quelqu’un, nous ouvrons nos cœurs, nous offrons un soutient inconditionnel, et nous laissons de côté les jugements et le contrôle.

Parfois nous nous retrouvons à être présent pour quelqu’un pendant qu’il est présent pour d’autres. Dans notre situation par exemple, Anne était présente pour nous quand nous étions présents aux côtés de notre mère. Cependant je ne sais rien à propos du soutien qu’elle recevait. Je suppose que d’autres personnes étaient présentes pour elle pendant qu’elle faisait ce travail si difficile et si rempli de sens. C’est virtuellement impossible d’être fort tout en étant présent pour les autres, sans que quelqu’un ne le fasse pour nous. Même les dirigeants, les coachs, les infirmières les plus forts, ont besoin de savoir qu’ils sont soutenus par certaines personnes avec qui ils peuvent être vulnérables et faibles sans avoir peur d’être jugés.

Dans mes propres missions en tant qu’enseignantes, qu’animatrice, que coach, que maman, qu’épouse, et qu’amie, etc.… Je fais de mon mieux pour être présente pour d’autres personnes, de la même manière qu’Anne l’a fait pour moi et pour mes frères et sœurs. Ce n’est pas toujours facile, parce que j’ai une tendance très humaine à vouloir changer les gens, à leurs donner des conseils, ou à les juger pour ne pas être aussi avancé sur le chemin qu’ils le pourraient, mais je continue d’essayer parce que je sais que c’est important. Au même moment, il y a des gens dans ma vie en qui j’ai confiance et qui sont présents pour moi.

Pour réellement soutenir les gens dans leur propre croissance, dans leur transformation, pendant leur chagrin, etc… nous ne pouvons leur prendre leur pouvoir (i.e. essayer de régler leurs problèmes), en les rendant honteux (i.e. sous entendre qu’ils devraient en savoir plus sur ce qu’ils sont en train de faire), ou en les submergeant (i.e. en leur donnant plus d’informations qu’ils ne sont prêts à entendre). Nous devons être prêt à nous mettre en retrait de manière à ce qu’ils fassent leurs propres choix, à leur offrir un amour et un soutien inconditionnel, à leur donner des conseils gentiment quand cela est nécessaire, et à les faire se sentir en sécurité même quand ils font des erreurs.

Être présent n’est pas quelque chose de réservé aux professionnels. C’est quelque chose que nous devons TOUS faire les uns pour les autres – pour nos partenaires, nos enfants, nos amis, nos voisins, et même des étrangers qui se sentent mal sur notre trajet de bus quotidien.

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8 trucs pour vous aider à être présents pour les autres

  1. Donner la permission aux autres d’avoir confiance dans leur propre intuition et sagesse : Quand nous devions soutenir ma mère dans ces derniers jours, nous n’avions aucune expérience sur laquelle nous appuyer, et pourtant intuitivement nous savions ce qu’il fallait faire. Nous savions comment transporter son corps tremblotant jusqu’à la salle de bain, nous savions comment nous asseoir autour d’elle et chanter ses chansons favorites, et nous savions comment l’aimer. Nous savions même quand venait le temps de lui injecter les médicaments qui soulageaient sa douleur. Très gentiment, Anne nous a laissé savoir que nous n’avions pas besoin de suivre le protocole imposé par l’hôpital, mais plutôt d’écouter nos intuitions et notre sagesse pour l’aimer comme nous sentions devoir le faire.
  1. Donner aux autres seulement autant d’informations qu’ils ne peuvent en recevoir : Anne nous a donné quelques instructions simples et nous a laissé avec quelques dépliants, mais ne nous a pas submergé avec beaucoup plus que nous n’étions capable de recevoir dans ce moment de peine. Trop d’informations nous auraient laissé le sentiment d’être incompétent et de ne pas être à la hauteur.
  1. Ne leur prenez pas leur pouvoir : Quand nous prenons des décisions, nous prenons leur pouvoir des mains des autres, nous les laissons croire qu’ils sont inutiles et incompétents. Il y a des fois où nous devons faire un pas pour eux et prendre de graves décisions à leur place (i.e. quand ils doivent affronter des problèmes d’addiction et qu’une intervention semble la seule chose qui puisse les sauver), mais dans la plupart des cas, les gens ont besoin d’autonomie pour faire leurs propres choix (et même nos enfants lien ALIKE). Anne savait que nous avions besoin de nous sentir forts en prenant nos propres décisions à propos de nom de notre mère, et donc nous a offert son soutient mais n’a jamais essayé de nous diriger ou de nous contrôler.
  1. Garder votre propre ego en dehors de tout ça : C’est un point important. Nous tombons tous dans ce piège de temps en temps, quand nous croyons que la réussite de quelqu’un est dépendante de notre intervention, ou quand nous pensons que leurs échecs affectent notre réputation, ou quand nous sommes convaincus que l’émotion qu’ils décident de nous décharger dessus nous concerne personnellement et non eux. C’est un piège dans lequel je me vois moi-même tomber quand j’enseigne. Je peux devenir plus concernée par mon propre succès (est ce que les élèves m’apprécient ? est ce que leurs notes reflètent ma capacité à enseigner ?) que par celle de mes élèves. Mais cela ne sert à rien – même pas à moi. Pour vraiment servir leur croissance, je dois garder mon ego en-dehors de tout ça et créer l’espace où ils auront l’opportunité de grandir et d’apprendre.
  1. Faites-les se sentir suffisamment en sécurité pour échouer. Quand les personnes apprennent, grandissent, ou vivent un gros chagrin ou une transition, ils sont obligés de faire des erreurs le long du chemin. Quand nous, comme êtres présents pour eux, sommes capables de retenir notre jugement ou la honte que nous éprouvons pour eux, nous leur offrons l’opportunité d’atteindre leur intériorité et d’y trouver le courage de prendre des risques et d’y trouver la résilience (capacité à rebondir, voir les livres de Boris Cyrulnik sur le sujet) pour continuer à avancer même quand ils échouent. Quand nous leur assurons que l’échec n’est qu’une partie du voyage et non la fin du monde, ils vont passer moins de temps à s’en vouloir et plus de temps à apprendre de leurs erreurs.

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  1. Donner une guidance et apporter de l’aide avec humilité et considération. Une personne présente dans la sagesse sait quand retenir ses conseils (i.e. quand cela fait se sentir quelqu’un stupide et inadéquat) et quand le proposer gentiment (i.e. quand une personne le demande ou est trop perdue pour savoir quoi demander). Ainsi Anne n’a pas pris notre pouvoir ou notre autonomie, elle a proposé de venir et de s’occuper des toilettes de maman et de prendre en charge les tâches les plus difficiles de ses soins. Ceci a été un soulagement pour nous, comme nous n’avons pas d’expérience, et que nous ne voulions pas mettre maman dans une position où elle aurait ressenti de la honte (i.e. comme être nue devant ses enfants). Ceci est un exercice délicat que nous devons tous pratiquer lorsque nous sommes présents pour quelqu’un. Reconnaître les zones dans lesquelles ils se sentent les plus vulnérables et les plus incompétents et leur offrir une aide juste sans les rendre honteux, demande de l’expérience et de l’humilité.
  1. Créer un contenant pour les émotions complexes, les peurs, les traumatismes, etc. … Quand les personnes se sentent soutenues d’une manière plus profonde qu’ils n’y sont habitués, ils se sentent suffisamment en confiance pour permettre à leurs émotions complexes de refaire surface alors que normalement, elles resteraient cachées. Quelqu’un qui est entraîné à être présent sait que cela peut arriver et est préparé à être présent avec gentillesse, avec soutient et sans juger. Dans les cercles de parole, nous appelons ceci « tenir le crachoir » pour quelqu’un.

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Le cercle devient l’espace où les gens se sentent suffisamment en sécurité pour s’effondrer sans craindre d’être brisé pour toujours ou qu’il vont être honteux devant les autres personnes présentes. Il y a toujours quelqu’un pour apporter de la force et du courage. Ce n’est pas un travail facile, et c’est un travail dont j’apprends encore tous les jours puisque j’accueille et que j’assiste des conversations toujours plus difficiles. Nous ne pouvons pas le faire si nous sommes nous même dépassés par des émotions, si nous n’avons pas fait le dur travail de regarder nos ombres en face, ou si nous n’avons pas confiance en les gens pour qui nous sommes présents. Dans le cas d’Anne, elle a fait ceci en nous exprimant de la tendresse, de la compassion, et de la confiance. Si elle ne nous avait pas exprimé de l’assurance dans sa manière d’être et de gérer des situations difficiles, ou si elle avait été effrayée par la mort, nous n’aurions pas été capable de lui faire confiance comme nous l’avons fait.

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  1. Autorisez-les à prendre des décisions différentes que celles que vous auriez prises : Etre présent, c’est respecter les différences individuelles et reconnaître que ces différences vont conduire les gens à prendre des décisions que nous n’aurions pas prises. Par exemple, ils peuvent parfois décider en fonction de leurs habitudes culturelles que nous ne pouvons pas comprendre selon notre propre culture. Quand nous sommes présents, nous lâchons le contrôle et honorons les différences. Ceci a été démontré, dans la manière dont Anne nous a soutenu dans notre prise de décision sur ce que nous allions faire du corps de notre mère après que son esprit l’ait quitté. S’il y avait eu des rituels que nous aurions souhaité exécuter avant de rendre son corps, nous étions libres de les pratiquer dans l’intimité de la maison de maman.

((Note de la traductrice : Holding space : « Tenir l’espace, le lieu » est traduit pas « être présent » dans tout l’article sans pour autant signifier exactement la même chose. Ma métaphore préférée pour exprimer ce sens est d’imaginer une tente ou un chapiteau de cirque où le pilier principal est très important pour soutenir toute la périphérie. Imaginez que quand vous « êtes présent » vous devenez ce pilier le plus haut qui chapeaute l’autre personne, ou les autres personnes.))

Etre présent n’est pas quelque chose que nous pouvons réussir à faire d’un jour à l’autre, ou qui puisse être maitrisé par une simple liste d’instructions comme je viens de le faire. C’est un exercice pratique qui évolue au fur et à mesure que nous le répétons et qui est unique pour chaque personne, dans chaque situation.

Words by Heather Plett, publié pour la première fois dans « Wakeup World »

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