Une vie simple

Après un long hiver pluvieux, après de longues semaines passées dans la routine, après un lavage cérébral et émotionnel à la lessive choc des attentats terroristes, la seule chose que je désire ce serait, le temps d’une semaine ou deux, une vie simple de silence, d’amour et de paix.

Cette utopie habite mon jardin secret. Je travaille toute l’année pour la rendre réelle le temps des vacances, et quand finalement j’y arrive, voilà ce que j’y trouve :

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  1. Une connexion avec la Nature

Il fait beau et chaud « là bas ». J’oublie mes parures, j’oublie mes bijoux, mon maquillage et mes kilos en trop. Je vis à moitié nue, en permanence vêtue d’un maillot de bain et parfois d’une grande robe souple pour la bienséance dans les cultures traditionnelles. Je ressens le soleil qui brûle et le vent qui caresse. Sans passer par mon visage, par mon cerveau, mes sensations, qui, en ville, sont limitées par des chaussures, un jean et un chemisier, sont ici libérées par l’intensité du climat. Et, quand je regarde le ciel la nuit, il fait tellement sombre autour, et les étoiles brillent si fort que je redécouvre le plaisir de contempler les étoiles. Aucune lumière ne parasite mon admiration pour l’infini qu’il m’est offert, c’est tout.

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  1. Des relations sociales chaleureuses et désintéressées

Bien sûr que j’exagère, moi comme eux, je suis intéressée par les gens qui m’intéressent. Cependant c’est chouette d’accepter les autres une fois pour toutes quels qu’ils soient. Alors ils entrent dans le quotidien et passent fréquemment pour rien, juste dire bonjour, ou raconter un moment de leur journée. Au passage, on mange, on se désaltère, on partage du café, un gâteau, une planche de surf. Et si mes réflexes d’occidentale égoïste ressurgissent, il y a toujours quelqu’un pour demander : « Tu partages ? » Alors mon intérêt dans tout ça, c’est que quand je suis de sale humeur et que j’ai besoin de la présence des autres humains pour ouvrir mon cœur et lâcher prise sur mes soucis, c’est facile, c’est simple. Il me suffit de me mettre en route et de sourire. Je vais assurément croiser quelqu’un avec qui échanger les quelques mots qui vont me rappeler que nous naviguons tous sur le même bateau !

  1. Des animaux sauvages

Quels fous rires j’ai pu avoir simplement en observant nos amis les bêtes ! Ils ont une vie ceux là, c’est la réplique des humains sans les paroles. Une chatte, amadouée avec un reste de poulet, a du accepter de bonne grâce les chiens qui nous avaient déjà adoptés. Quelques jours plus tard, débarquèrent ses chatons. Bien sûr, tous ces animaux vivent en paix autour d’une même table car nous sommes des humains tolérants qui IMG_1405n’en demandent pas moins à leurs compagnons. Mais finalement, les chiens, les chats, tous sont libres et vont et viennent en fonction de leurs programmes et de leurs envies. Ils squattent franchement un jour, deux jours et ensuite disparaissent totalement. On les recroise à la plage, ou chez un amis. C’est très agréable de vivre dans un endroit ouvert à l’autre et dans la confiance. Que cet autre soit humain, chat, chien ou même oiseau, c’est une belle communauté d’êtres vivants qui est « là bas ».

 

Admettons, un trou paumé au milieu de rien, au fin fond de l’Amérique centrale dans un coin oublié du Guatemala, faut aimer ! On peut se dire que ce n’est pas pour nous… trop loin, trop chaud, trop isolé… Voilà moi, les avantages que j’ai pu tirer des soi disant inconvénients de la vie au Paredon !

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  1. Rien = Tout.

Si vous saviez comme je me sens démunie face à toutes ces informations et à toutes ces choses dans tous ces domaines qui me plaisent avec le peu de temps dont je dispose en dehors de mes obligations !! ça me stresse, ça me frustre, ça m’excite et souvent j’explose car trop d’idées, de projets naissent en moi sans que j’aie le temps de tous les accoucher. J’ai tout essayé pour limiter ce flot et rester concentrée sur un nombre limité de sujets. J’adore le yoga, la méditation, la relaxation. Leur pratique ouvre mon esprit, et… crée de nouveaux désirs que je n’ai toujours pas le temps ou l’argent de satisfaire. Voilà pourquoi la vie simple en dehors des circuits empruntés par les autres humains, me rend beaucoup plus efficace dans mon travail et sereine dans mon esprit que je ne le suis d’habitude. « Ici », les choix sont limités, les activités réduites à leur plus simple expression. Laissez tomber les centres commerciaux, si vous faites 15 minutes en bateau et 15 minutes en tuk-tuk vous pourrez trouver des fripes des U.S. et des vêtements en plastiques « made in china » au marché. Une sortie ? Que du naturel et du gratuit ! Un Monop ? Tu rêves ! Les seuls objets désirables que tu pourras croiser au village sont des objets nécessaires et pas spécialement sexy ! Du coup le nombre de mes activités quotidiennes est limité, ce qui me permet de les réaliser avec conscience. Du coup mes journées sont remplies de projets aboutis qui m’apportent beaucoup de satisfaction. Du coup, les seules dépenses que je fais sont utiles… Du coup, ça me rend heureuse.

  1. Attaques de moustiques = Développement personnel

Une chose fantastique quand on a une vie simple, c’est que l’on bénéficie de beaucoup de temps. Ainsi chaque seconde qui passe nous appartient à nous entièrement, et pas aux impôts et pas aux assurances et pas aux banques. Cette minute la, est une opportunité de me faire du bien à moi. Ce qui me permet de voir les attaques de moustiques et les démangeaisons qui s’en suivent comme une opportunité pour développer mon calme et ma tolérance aimante face à ce petit être qui ne veut que survivre et assurer sa descendance. Les piqûres se répètent et moi je suis toujours plus indifférente à ces broutilles. Je résiste et j’améliore la maitrise de mes reflexes instinctifs… Ce qui est la voie des anciens égyptiens vers l’absolu de l’homme, l’homme un, le pharaon. Rien de moins.

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  1. Sable = Détox

Dans le même ordre d’idée et pour en finir avec mon rôle de chantre des plages volcaniques guatémaltèques, je voudrais vous parler du sable ! Je sais qu’il existe des humains qui ne supportent pas ces grains qui se faufilent partout et irritent au frottement. Le sable est noir au Paredon car il tombe du ciel après chaque éruption volcanique. Les volcans sont nombreux, le sable ne manque pas. Il est chargé de magnétisme et ce que vous ignoriez surement, il attire à lui tous les ions positifs fabriqués pendant les moments d’activité intense et qui nous épuisent. Donc le simple fait d’étendre sa serviette puis de s’allonger sur ce sable brûlant, guérit. Ensuite, quand on l’a suffisamment fait pour de bonnes raisons rationnelles, on peut se rouler dedans pour le plaisir du jeu. Moi, j’oublie ma bonne éducation, j’oublie mon cartésianisme et mon masque de sérieuse. Je redeviens sauvage et je rampe, je roule. Je suis sale de sable et je crie du plaisir de courir vers la mer chaude pour m’y nettoyer à grand coup d’embruns.

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Pour conclure, je me sens malade de notre démocratie consumériste et soi disant progressive. Je me sens gaie-rit de ses travers qui me rendent folle et la simple sauvagerie de la vie dans une cabane à la plage est une source de sagesse infinie pour la flamme d’humanité qui (sur)vit en moi.

2 réflexions sur “Une vie simple

  1. sorlut dit :

    Simplement merci. Merci pour ses ressentis tant vécus, pour ses mots couchés sur le papier. Merci de partager tes expériences.

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